< retour à la liste d'articles
Halo-Fi : L'Europe s'attaque à SpaceX pour repousser les frontières de l'humanité
Technologie

Halo-Fi : L'Europe s'attaque à SpaceX pour repousser les frontières de l'humanité

Article publié le :
25
.
03
.
2021

La Commission européenne va débloquer pas moins de 6 Mds€ pour le secteur du Halo-Fi, l’internet venu de l’espace.

Bruxelles a décidé d’anticiper l’arrivée de l’Internet par satellite. Pour ne pas reproduire l’épisode des GAFAM qui a vu naître, en à peine vingt ans, une domination irrattrapable sur des services devenus essentiels au quotidien, l’Europe va agir rapidement et les entreprises de hautes techno françaises vont pouvoir se positionner.

L’objectif affiché est de faire naître un champion européen du Halo-Fi, la connectivité à faible latence et haut débit du futur qui devrait relier à Internet, via l’espace, l’ensemble de la population – y compris dans les zones les plus reculées du monde.

Pour contrer les ambitions hégémoniques de SpaceX, OneWeb et autres Amazon – sans même parler d’Apple, l’Europe débloque une enveloppe qui sera dirigée vers les champions technologiques du Vieux Continent.

Une question de souveraineté, et de marché

A l’instar du projet Galileo, qui a fait naître sous l’impulsion de Bruxelles un équivalent européen au GPS américain, l’Internet par satellite s’avère une question de souveraineté. Nous sommes déjà suffisamment dépendants d’entreprises sous la coupe de l’oncle Sam pour les services du quotidien que nous offrent les GAFAM. Même la structure sous-jacente d’Internet, le peu connu service DNS, ne nous est accessible que par la bonne volonté de Washington qui peut changer du jour au lendemain.

Avec l’arrivée imminente de services commerciaux Halo-Fi, comme le Starlink de SpaceX, nous risquons de perdre la main sur un nouveau pan de notre connectivité : la liaison physique entre nos appareils domestiques et Internet.

Or, aucun pays ne pourrait aujourd’hui fonctionner sans Internet. Une interruption brutale de la connexion au réseau des réseaux signerait l’arrêt de mort de l’activité économique et une désorganisation totale des services de l’Etat – ce n’est d’ailleurs pas pour rien si la cybersécurité est actuellement un des soucis principaux des gouvernements.

La présidence de Donald Trump nous a prouvé que les Etats-Unis ne sont pas d’une fidélité absolue avec leurs alliés historiques – et même le Vieux Continent n’est pas à l’abri de sanctions économiques. Impossible, dans ce contexte, d’imaginer confier notre accès Internet à des sociétés de droit privé américain.

Ces considérations prises en compte, ce n’est pas le seul principe de précaution qui pousse à la création d’un champion européen du Halo-Fi. A l’heure où l’économie européenne peine à reprendre de la vitesse, les plans de relance sont à la recherche de secteurs à la fois capables d’injecter des milliards d’euros dans l’économie réelle tout en promettant un retour sur investissement conséquent.

Plus question de financer du chômage partiel ou autres avions renifleurs de pétrole : l’Europe est prête à faire tourner la planche à billets, mais pour des projets vraiment utiles. A ce titre, le Halo-Fi est idéal. Il utilisera à bon escient des milliards d’euros, financera des emplois qualifiés et notre industrie de pointe et, avec un marché potentiel estimé à plus de 18 Mds$ par an d’ici six ans, il promet un retour sur investissement des plus intéressants.

Le projet Halo-Fi de la Commission européenne vient apporter un coup de pouce financier bienvenu à l’Internet satellitaire d’Eutelsat. En pratique, dans le consortium qui regroupe Airbus, Arianespace, Eutelsat, Hispasat, OHB, Orange, SES, Telespazio et Thales Alenia Space, les entreprises françaises sont idéalement positionnées.

Elles recevront dans l’immédiat plus de 7 M€ pour faire une simple étude de faisabilité, et intègreront le programme GovSatCom (Governmental Satellite Communications) qui vise à fournir des capacités de communication sécurisées aux missions et opérations critiques de sécurité et de sûreté. Dès l’année prochaine, l’envergure définitive du projet et la répartition des rôles entre Commission européenne, Etats et industriels devrait être déterminée.

Les grandes manœuvres, dont l’attribution des précieuses fréquences de communication, devraient alors commencer. Les montants en jeu passeront alors des millions aux milliards d’euros, pour le plus grand bonheur des actionnaires des entreprises participantes…

Source : opportunites-technos.com

Système de fermeture de casiers sur borne de rechargement de téléphones

ChargeBox, leader mondial de bornes publiques et sécurisées de rechargement de téléphones

Améliorez l'expérience et l'engagement de vos clients, visiteurs et collaborateurs en leur offrant un service de recharge

Découvrir notre offre